FAQ sur le loup : les réponses aux questions les plus fréquentes sur l’espèce.
En Europe, le loup n’est pas considéré comme une espèce dangereuse pour l’homme, au contraire, il a tendance à éviter les gens, comme le montre une étude récente basée sur des loups munis de collier émetteur en Suède. Dans le cas d’une rencontre avec un loup, il est important de se comporter de façon appropriée en évitant de perturber l’animal, comme il est par ailleurs de mise pour toute rencontre avec la faune sauvage. Les loups ne considèrent pas l’homme comme une proie ; ils s’en méfient plutôt et préfèrent garder leurs distances si possible. Dans la plupart des cas, les loups s’éloignent spontanément dès qu’ils se rendent compte de la présence ou de l’approche de gens. Comme lors de toute rencontre avec les animaux sauvages, nous ne devons pas essayer d’interagir avec eux ou d’interférer dans leur comportement. Nous devons plutôt éviter de nous approcher et, point essentiel, éviter de les nourrir, volontairement ou par inadvertance, afin d’éviter toute forme de habituation à l’homme.
Dans les documents d’archives (chroniques, annales, ordonnances, avis, édits, archives paroissiales, etc.), des attaques de loup sur l’homme sont signalées à partir du Moyen Âge, mais dans des contextes ruraux et alpins très différents de ceux de nos jours, avec une présence humaine alors nettement plus importante et répandue ainsi qu’une disponibilité bien moindre de proies sauvages. Dans les campagnes et les montagnes cultivées et déboisées des siècles précédents, les gens et les loups (ainsi que probablement les chiens errants) étaient en concurrence directe pour l’espace et les ressources alimentaires. La documentation de l’époque relate des épisodes d’agression lupine dont la motivation serait alimentaire : les victimes étaient souvent des enfants, moins fréquemment des adultes. Les enfants étaient laissés seuls pour garder le bétail, une pratique répandue en Italie, en France et dans d’autres pays alpins jusqu’au début du XX siècle. Pourtant, les méthodes employées pour déterminer l’espèce responsable d’une attaque étaient alors complètement subjectives, sans valeur scientifique et dictées par le contexte de l’époque. Aujourd’hui, l’apport de l’analyse génétique réalisée sur la salive au point de morsure permet une confirmation objective et robuste de la responsabilité du prédateur, discriminant ainsi entre le loup, le chien et les autres prédateurs. Un test permet également de vérifier si le prédateur responsable de l’attaque est atteint de rage.
Pour en savoir plus sur les incidents entre les loups et les humains de par le monde, le document le plus complet est The fear of wolves. A review of wolf attacks on humans, téléchargeable gratuitement aussi en français et dont Predators that Kills Humans, de 2016, est une mise à jour.
Comme tous les autres êtres vivants, nous sommes le résultat d’une longue histoire évolutive qui est certainement à l’origine de notre peur des grands carnivores, eux qui étaient les ennemis et les concurrents de nos ancêtres pendant des millénaires. La mauvaise réputation du loup n’est que partiellement justifiée par les attaques contre les humains documentées dans le passé. Au fil des siècles, des légendes, des rumeurs et des contes de fées se sont greffés sur cette peur ancestrale justifiée, que nous portons inconsciemment, dépeignant le loup comme un condensé du mal. De nombreux filtres culturels ont ainsi déformé notre vision du loup, le faisant parfois ressembler davantage à nous, avec nos mérites et nos défauts, mais le dépeignant le plus souvent comme l’incarnation du mal absolu.
Mais en fin de compte, qu’est-ce vraiment qu’un loup ?
Rien de plus qu’un animal sauvage, carnivore, sur lequel la recherche scientifique nous en a révélé assez pour attiser notre curiosité et notre admiration, mais aussi notre respect. Bien jauger la distance qui nous sépare et nous approche du loup est un exercice complexe : il s’agit finalement d’établir un autre rapport avec la nature et le vivant, respectueux et non interventionniste, au-delà des notions de confiance et de peur.
Les accidents entre loups et humains ne se produisent aujourd’hui que rarement dans certaines régions du monde où la rage est toujours présente et dans des contextes très différents de ceux en Europe (par exemple en Asie). En Europe et en Amérique du Nord, le risque d’être attaqué par un loup est considéré comme très faible, compte tenu du nombre d’attaques documentées par rapport au nombre de loups présents dans les différentes populations. Pourtant, ce risque ne peut pas être complètement exclu, surtout dans le cas des loups définis comme « problématiques » car ne faisant pas preuve de peur ou de méfiance envers l’homme, pour qui une gestion spécifique est indiquée. Sur une population d’environ 60 000 loups en Amérique du Nord, seuls deux incidents de personnes tuées par des attaques prédatrices par des loups non atteints de pathologies ont été enregistrés sur la période 2002-2012 (source: Alaska Department of Fish and Game). Ces épisodes concernent des loups d’Alaska de taille considérable vivant dans des zones reculées avec des niveaux d’anthropisation absolument pas comparables à ceux des Alpes (par exemple, dans les Alpes il y a en moyenne 60 habitants au km², alors qu’en Alaska, ce chiffre est de 0,43 habitant au km²).
La rage est une maladie mortelle qui affecte le système nerveux central des mammifères sauvages (notamment les renards, les blaireaux, les martres, les herbivores sauvages) et domestiques (les chiens, les chats, les furets, les bovins, les chevaux, les moutons et les chèvres, etc.). Il s’agit d’une zoonose, c’est-à-dire, d’une maladie qui peut également être transmise aux humains par l’animal infecté. Le virus responsable de la maladie, du genre Lyssavirus, est présent dans la salive de l’animal infecté et peut être transmis à tous les autres mammifères – y compris l’homme – par une morsure, une égratignure ou le simple contact entre la salive et les muqueuses ou la peau non intacte.
En Europe, très peu de cas de rage humaine sont signalés chaque année et la plupart des États membres de l’UE/EEE n’ont pas eu de cas autochtone depuis des décennies. Les morsures infectieuses proviennent généralement de renards et de chiens errants, mais aussi occasionnellement de ratons laveurs. Le loup ne présente pas de risque spécifique pour la transmission de cette zoonose.