Deuxième réunion avec les habitants au sujet du loup à Gorenjska (Slovénie)

En novembre, nous avons organisé une deuxième réunion sur le loup dans la région de Gorenjska en coopération avec le parc national de Triglav (TNP) au centre d’information Triglavska roža Bled. Sašo Hrovat, chef du service de conservation et de suivi de la nature du PNT, s’est adressé aux participants, les invitant à une discussion tolérante et respectueuse afin de trouver des solutions communes.

Andrej Udovč et Tomaž Skrbinšek, de la faculté de biotechnologie de l’université de Ljubljana, ont préparé des exposés basés sur les thèmes de la réunion précédente, à savoir « Tendances dans l’agriculture et les zones rurales et causes potentielles de processus indésirables » et « Abondance de loups en Slovénie et meutes de loups dans les Alpes ».

Andrej Udovč a déclaré que le nombre d’exploitations agricoles diminue depuis les années 1970 ; chaque année, le nombre diminue d’environ 1000. Les exploitations agricoles se concentrent et s’intensifient, le nombre de têtes de bétail augmentant malgré la réduction du nombre d’exploitations. Plusieurs facteurs expliquent ces tendances. Udovč estime que le facteur le plus important est la technologie, qui est développée spécialement pour l’agriculture dans les basses terres, ce qui rend le coût de l’équipement des fermes de montagne plus élevé. En outre, les subventions agricoles ne couvrent pas ces différences financières. Outre la plus grande intensité de production dans les zones favorables de plaine, les facteurs influençant l’abandon de l’agriculture sont le potentiel de gain bien meilleur dans d’autres secteurs, la structure âge/démographie (il n’y a pas de jeunes pour reprendre les exploitations), la volatilité des conditions météorologiques, les dommages causés par le changement climatique, la charge administrative pesant sur les agriculteurs et les dommages causés par le gibier et les espèces protégées.

Tomaž Skrbinšek a expliqué que les loups sont des animaux très territoriaux, qui marquent et défendent activement leur territoire contre les autres loups, limitant ainsi leur abondance (densité) dans une zone donnée. Lorsque les jeunes loups partent à la recherche de leur territoire (dispersion), ils peuvent parcourir de longues distances (cas du loup Slavec et d’autres). Selon les dernières données de suivi, l’abondance des loups en Slovénie est similaire à l’année précédente (environ 120). En 2018/2019, les premières meutes ont commencé à apparaître dans les Alpes. À Pokljuka, nous avons une meute depuis 2019, lorsque la progéniture du loup Slavc y est arrivée, et à Jelovica, une meute s’est formée en 2019, mais aucune femelle n’a été détectée depuis 2021. Il y a une autre meute autour de Rateče, qui est surtout présente du côté italien et contient des hybrides – le problème des hybrides est résolu par l’abattage en Slovénie, mais en Italie, c’est interdit. Les loups nous viennent également des Alpes italiennes orientales, et dans cette région, nous ne nous attendons qu’à une augmentation de l’abondance à l’avenir, de sorte que l’arrivée de nouveaux individus dans la partie slovène des Alpes est inévitable. Au cours de sa conférence, il a également souligné qu’il n’existait aucune trace d’attaque d’un loup sur un être humain en Slovénie au cours des 70 dernières années. Des attaques individuelles ont été enregistrées en Europe, mais uniquement dans les cas où les loups ont été habitués à l’homme (en le nourrissant) ou ont été infectés par le virus de la rage. Par conséquent, un loup en bonne santé ne constitue pas une menace pour l’homme (y compris les enfants).

Bien que les éleveurs n’aient pas été les seuls présents à la réunion, ils ont clairement exprimé leur désarroi. Ils souhaitent plus de soutien de la part de l’Etat pour les changements que le loup apporte dans leur vie. Ils ont souligné qu’ils aimeraient rencontrer des représentants du ministère des ressources naturelles et de l’aménagement du territoire lors de la prochaine réunion et ont insisté sur leur impuissance à fournir une protection adéquate aux animaux de pâturage dans la zone alpine. La recherche de solutions est très spécifique à l’exploitation et l’attention individuelle est essentielle. Les personnes qui souhaitent savoir comment protéger leurs animaux de pâturage peuvent contacter le service forestier slovène. Les coordonnées sont indiquées sur le portail Varna paša (Pâturage sûr).