J’ai vu un loup… en Slovénie !
Avec l’extension de la population de loups en Slovénie, les chances de les voir augmentent. Quelles en sont les raisons et comment devons-nous nous comporter dans les zones où les loups sont présents ?
Y a-t-il vraiment de plus en plus de loups en Slovénie ?
Le loup a presque disparu à la fin du XIXe siècle, car des primes étaient versées pour l’abattage des grands carnivores. Après des mesures de protection progressives, dont certaines ont été prises par l’Association de chasseurs de Slovénie, l’État a inscrit en 1993 le loup sur la liste des espèces protégées tout au long de l’année, faisant de l’abattage des loups une exception.* Le nombre et la répartition des loups ont commencé à augmenter avec cette réglementation, car même à cette époque, ils n’étaient pas limités par le manque d’habitat approprié.
La population de loups s’est d’abord reconstituée dans la région dinarique, mais elle s’est étendue au fil du temps aux régions préalpines et alpines, où trois meutes ont été détectées pour la première fois en 2019 (des individus isolés y avaient été détectés auparavant). Les loups sont capables de parcourir plus de 10 km à la recherche de nourriture, et plus de 1 000 km à la recherche d’un territoire (le cas du loup Slavc**). Leur dispersion est donc naturelle – non seulement en Slovénie, mais dans toute l’Europe.
On en voit plus, donc il doit y en avoir beaucoup
Outre l’augmentation des effectifs et la colonisation de nouvelles zones, de nombreux autres facteurs influencent la fréquence des rencontres avec les loups, comme la biologie de l’espèce et les caractéristiques de notre région. À un moment donné, les jeunes adultes quittent leur meute primaire à la recherche d’un territoire et d’un compagnon (dispersion). Comme une meute défend son territoire contre d’autres loups, les jeunes loups adultes (en dispersion) tentent de les éviter lorsqu’ils traversent des territoires. D’autre part, le paysage européen est très peuplé ; nous ne disposons pas de vastes zones de forêts inhabitées où l’on peut limiter la présence du loup tout en assurant son existence. Si l’on ajoute à cela les terres agricoles, les autoroutes et les voies de circulation locales, les loups ont de nombreux facteurs à éviter dans leur quête d’espace. Ainsi, tôt ou tard, certains d’entre eux entreront sur le territoire où les gens peuvent les voir.
Compte tenu de tous ces facteurs, il n’est pas rare de constater une augmentation des observations de loups au niveau local. Bien que les rencontres avec eux soient encore très rares, les médias en parlent plus souvent dans les zones de nouvelle répartition.
Rencontres avec des loups
Les rencontres avec les loups sont encore rares. L’homme n’étant ni un concurrent ni une proie, il ne constitue pas une menace pour les loups. Gardez vos distances avec l’animal et observez-le sans l’approcher ni le nourrir. Si la distance entre le loup et vous est inférieure à 30 m et que vous vous sentez mal à l’aise, nous vous recommandons de parler fort, voire de frapper dans vos mains, pour faire fuir l’animal. Nourrir les animaux sauvages est dangereux pour leur existence, car ils ont tendance à revenir plus tard à proximité de l’homme.
Si vous vous trouvez dans une zone où les loups sont présents, nous vous recommandons de tenir votre chien en laisse et de le garder derrière votre clôture ou dans votre maison la nuit.
Pour en savoir plus sur le comportement correct à adopter en cas de rencontre avec un loup, lire cet article.
Références :
*More about historical distribution of the wolf in Slovenia: https://www.volkovi.si/?page_id=35
**The dispersion journey of wolf Slavc on (1) the project website and (2) final report about wolf monitoring in years 2010-13: